Un jour, dans une ville élégante où tout semblait briller de luxe et de réussite, vivait un milliardaire nommé Victor. Il avait tout ce qu’on pouvait imaginer : des propriétés somptueuses, des voitures de collection, et un carnet d'adresses qui lui ouvrait les portes les plus prestigieuses du monde. Mais malgré tout, Victor n’était pas heureux. Le poids de sa fortune le rendait las, et il se sentait prisonnier d'une course sans fin. Il passait ses journées à s’occuper de ses affaires, mais le soir venu, il ressentait un vide profond. Ses possessions n'avaient plus la saveur qu'il avait espérée.
Lors d'une réception privée, Victor rencontra un homme d’un autre genre. Cet homme, nommé Li Shen, n’avait ni la richesse matérielle ni les possessions impressionnantes de Victor, mais il était reconnu pour son calme et son sérénité, une sorte de magnétisme paisible que personne ne pouvait ignorer. Curieux de comprendre le secret de cet apaisement, Victor engagea la conversation.
« Je suis envieux de votre tranquillité, » avoua Victor en sirotant son verre de vin hors de prix. « Tout le monde pense que j'ai tout, mais la vérité est que je me sens épuisé, vidé par ma propre vie. J'ai accumulé des milliards, mais aucun d’eux ne m'apporte la paix que vous semblez avoir. »
Li Shen l’écouta en silence, puis répondit calmement : « Ton problème, Victor, n’est pas l’argent que tu possèdes. C’est le fait que tu collectionnes les mauvaises choses. Peut-être est-il temps de changer de thème de collection ? »
Victor fronça les sourcils, surpris par cette idée. « Changer de collection ? Je n’ai pas autant d’argent que les gens croient. Et puis, qu’est-ce que je pourrais collectionner d’autre ? »
Li Shen sourit mystérieusement. « Tu as déjà bien plus que tu ne le penses. Mais si tu veux vraiment savoir, je te donne rendez-vous demain chez toi. Je te montrerai ce qui manque à ta collection. »
Intrigué et légèrement méfiant, Victor accepta. Le lendemain, lorsqu'il rentra dans sa vaste propriété, il découvrit quelque chose de surprenant. Dans son grand salon, où étaient exposées ses œuvres d’art rares et ses trophées personnels, un nouveau tableau était apparu, sans qu’il sache comment. Sur ce tableau était inscrite une simple phrase : **« Devenons des collectionneurs de bons moments. »**
Étonné, Victor s’assit et réfléchit à ce que cela signifiait. Il pensa à ses milliards, à ses biens matériels. « Vous mettez la barre très haute », murmura-t-il en fixant les mots.
C’est alors que la voix de Li Shen résonna doucement dans la pièce, comme s’il l’avait entendu : « Un bon moment n’a pas de prix, Victor. Il ne s’achète pas, il se construit. Et surtout, il ne dépend ni de la fortune, ni des objets que tu possèdes. Il dépend de la manière dont tu choisis de vivre **à temps voulu**, en prenant le contrôle de ton rythme et en trouvant de la joie dans l’instant présent. »
Victor resta silencieux, pensif. « Mais comment commencer une telle collection ? Comment peut-on construire des moments qui valent plus que de l’argent ? »
Li Shen sourit. « La formule est simple, mais elle demande de la pratique. Voici quelques pistes pour toi :

Apprends à ralentir.
La vie n’est pas une course. Tu as passé des années à courir après des objectifs, sans jamais profiter du voyage. Commence par écouter ton propre rythme, celui de ton corps et de ton esprit. Ce rythme, c’est ta boussole vers les bons moments.

Crée des souvenirs.
Collectionner des bons moments, c'est accepter que chaque instant peut devenir précieux si tu lui donnes de l'importance. Crée des expériences qui t'apportent de la joie, sans attendre un résultat spécifique. Organise des moments simples qui te rendent heureux. Les souvenirs que tu en garderas seront bien plus précieux que tous tes biens matériels..

Reconnais les moments précieux.
Un bon moment ne se fabrique pas toujours en grande pompe. Il peut être aussi simple qu’un coucher de soleil, une conversation sincère ou un repas partagé avec des êtres chers. Regarde autour de toi, et reconnais les instants où tu te sens bien.

Donne-toi la permission d’être heureux.
Trop souvent, nous attendons des circonstances parfaites pour savourer la vie. Mais la perfection n’existe pas. Alors, fais preuve de compassion envers toi-même, laisse tomber la pression de la réussite à tout prix, et offre-toi des moments de paix. Sois indulgent avec toi-même.
Victor écouta attentivement. Il comprenait désormais que le bonheur ne venait pas de l’accumulation matérielle, mais de la capacité à créer et apprécier des instants simples, en harmonie avec le moment présent.
« Je vois, » murmura Victor, le regard perdu dans les mots du tableau. « Vous me demandez de changer de cap, d’apprendre à savourer la vie à mon propre rythme, au lieu de courir après des résultats extérieurs. »
Li Shen hocha la tête doucement. « Exactement. Le temps est la seule chose que tu ne pourras jamais acheter. Alors, apprends à vivre **à temps voulu**, sans attendre que les circonstances soient parfaites. Chaque jour, chaque moment est une brique que tu places dans l’édifice de ta vie. Ne te précipite pas. Savoure les bons moments comme le ferait un jardinier avec son jardin : en les cultivant avec soin et en les laissant s'épanouir. »
À partir de ce jour, Victor décida de transformer sa vie. Il commença à se concentrer sur les moments simples, à ralentir son rythme effréné et à chercher des occasions de créer des souvenirs. Chaque matin, il regardait le tableau dans son salon et se souvenait des mots de Li Shen. Devenir un collectionneur de bons moments. Ce défi, bien plus gratifiant que d'accumuler des milliards, lui offrait enfin la liberté de vivre une vie à **temps voulu**, en pleine conscience de ce qui comptait vraiment.